dimanche 13 juillet 2014

XVIII. Contemplation



 Introduction :

(Cor. 3,191) : "Debout, assis, couchés sur leurs còtés, ils invoquent Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre (disant) : 'Notre Seigneur ! Tu n’as pas créé cela en vain. Gloire à Toi ! Garde-nous du châtiment du Feu.'"


Le Coran insiste beaucoup sur la réflexion, la logique, le raisonnement et il souligne les limites de la capacité humaine à cerner le savoir. Néanmoins, il incite à l'usage du coeur et des sentiments dans la quête de Dieu et recommande la contemplation. Dans cet article nous allons nous arrêter sur ce côté par trop négligé du Coran. 


A. La Raison : 


Le Coran revient à de nombreuses occasions sur l'importance du raisonnement, du bon sens et de la réflexion [1]. Il expose des arguments logiques impliquant la nécessité de la foi en son message.


B. Principe D'Incomplétude :


D'autre part, le Coran souligne les limites humaines et enseigne l'humilité. L'homme ne peut cerner de sa science que dans la mesure où Dieu le lui permet (Cor. 2,255). Une chose mauvaise peut lui plaire ou une bonne chose lui déplaire (Cor, 2,216). Il ne doit pas renier le Coran car il ne peut s'arguer d'en cerner la science (Cor. 10,39-40).


C. La contemplation :

(Cor.2:29:31) : "Les Anges dirent : 'Vas-tu mettre sur la (Terre) un être qui y fera le mal et répandra le sang ? Alors que nous, nous proclamons ta pureté avec ta Louange, et nous te glorifions ? ' Dieu répondit : 'Je sais ce que vous ne savez pas'. Et Il enseigna à Adam les noms de toutes les choses."


Le Coran expose enfin la contemplation comme modèle idéal du fidèle : (Cor. 3,191). La nature humaine est faite de sorte à savoir que Dieu existe et à le vénérer : (Cor. 30,30) [2]. Pour cette raison, le Coran se contente de nous rappeler que notre connaissance de l'existence de Dieu est inscrite en nous. En effet, les débats millénaires sur la theorie de la connaissance montrent que la source ultime du savoir est impénétrable. 

L'existence de la conscience suggère en effet la nécessité de propriétés non linéaires du cerveau. Ainsi, les débats sur la nature-même de la faculté de connaissance suggère une capacité encore non cernée du cerveau. Comment savons-nous par exemple reconnaître un humain ? Lorsque nous cherchons à classifier les êtres par catégories nous nous rendons compte de l'impossibilité de fixer une limite claire définissant un être quelconque. Comment définir l'homme ? Si nous nous bornons à l'aspect, alors une image ou une sculpture entre dans cette catégorie. Si nous le définissons par la vie, alors un mort n'est pas un homme. Si nous le définissons par la raison, un fou n'est pas humain. Si nous le définissons par la phylogénétique, alors un homme construit particule par particule dans un transporteur n'entre pas dans cette catégorie... Or, nous savons ce qu'est un homme. 

La nature ontologique du savoir, des sentiments, de la notion de morale est insondable par le raisonnement. Le fait que nous sachions intimement que Dieu existe est de même nature que toutes ces choses. Nous le savons au plus profond de nous, même si nous peinons à comprendre comment nous le savons. 


C. Le Coeur :

(Cor. 13,28) : "Les coeurs de ceux qui ont cru se tranquillisent à l'évocation d'Allah. N'est-ce point par l'évocation d'Allah que se tranquillisent les coeurs ?."


Le coeur est central sur le plan des émotions. Il est désormais acquis que le rythme cardiaque définit nos émotions et nous influence dans nos choix [3]. En fonction de sa réactivité, nous sommes conduits à éprouver l'amour, la crainte ou l'espoir avec plus ou moins d'intensité. Lorsqu'il est pur, nos sentiments sont sains. Mais lorsqu'il est pollué par la méchanceté et le mensonge, il devient insensible à la contemplation. C'est pourquoi il faut entretenir des sentiments justes et sages pour garder la pureté native de notre ressenti.














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[1] (Āl-i İmrān, 7,79,191), (Nissā, 94), (An’ām, 98), (Yūnus, 100), (Ra'd, 28), (Hajj, 46), (Sa'd, 29), (Zukhruf, 3), (Zumar, 18), (Mu'min, 54), ...

[2] [click] Marjaana Lindeman, Bethany Heywood, Tapani Riekki, Tommi Makkonen. Atheists Become Emotionally Aroused When Daring God to Do Terrible Things. (January 2014) International Journal for the Psychology of Religion 24(2):124132 DOI: 10.1080/10508619.2013.771991

[3] Aronson, E., Wilson, T. & Akert, R., Social Psychology (6th edition). 2005. 145-147.





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