dimanche 27 juillet 2014

V. La logique du Coran


A. Introduction :   

La logique est un outil puissant pour démêler le juste du faux. Dans cet article, nous allons tester la complétude et la consistance de la structure logique du Coran. 

Toutes les grandes mouvances religieuses se fondent sur des arguments et des dogmes visant à étayer leur fiabilité. Or, Lorsque nous faisons une analyse rigoureuse, des failles logiques sortent en avant de façon prégnante.

L'analyse qui va suivre, montre la pertinence interne et structurale du Coran, par lui-même. Notre sujet n'est pas la démonstration de la véracité en soi des versets, mais l'analyse de leur organisation logique de façon rigoureuse. Cependant, comme nous le verrons, la pertinence des réponses s'appuie sur des arguments vérifiables. Ainsi, il sera établi que les dogmes fondateurs de l'islam reposent sur des arguments strictement réfutables, dans le sens poppérien.




B. Analyse : 

Dans cette première partie, nous allons exposer une analyse de l'approche logique du Coran sur les questionnements existentiels liés à son message : existence divine, contenu temporel/éthique du Coran, condition temporelle liée à la foi en Allah, libre arbitre, équité du message (les personnes ne souhaitant pas se pencher sur l'islam, le cas des personnes d'autres obédiences, celui des individus n'ayant pas rencontré l'islam, les anciens...), la question du jugement final et des lectures diverses du Coran. Ayant ainsi fait le tour des questions fondatrices, il sera vérifié que le message coranique est logiquement complet et consistant. 


B-1.  Comment prouver qu'Allah existe ?

▪ Ceci est déjà inscrit dans la nature de l'Homme (Rūm,30).

"Dirige tout ton être vers la religion exclusivement [pour Allah], telle est la nature qu'Allah a originellement donnée aux hommes. Pas de changement à la création d'Allah."


B-2. Comment savons-nous que le Coran vient de Lui ?

▪ Il n'est humainement pas possible de réfuter la véracité du Coran. (Naml, 84) [1]

"Quand ils seront arrivés, [Allah] dira : "Avez-vous traité de mensonges mes versets sans les avoir embrassés de votre savoir ? Que faisiez-vous donc ? "

Voir également : "Il connaît leur passé et leur futur. Et, de sa science, ils n'embrassent que ce qu'il veut." (Baqārah, 255) Le Coran fonde ainsi la foi en un défi ouvert à l'humanité.


B-3. Allah ordonnerait-t-il aux gens de se couper les mains ou de se fouetter ?

▪ Parfois ce que les individus aiment est à leur détriment, ce qu'ils n'aiment pas est à leur avantage, Allah le sait, eux ne savent pas. (Baqārah, 216) [2]

"Or, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est favorable. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est défavorable. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas."


B-4. S'il y a un Dieu pourquoi y a-t-il de l'oppression dans le monde, pourquoi certains sont-ils nés riches, d'autres pauvres, d'aucuns en pleine forme,  et d'autres malades ou encore handicapés ?

▪ L'homme a été mis à l'épreuve lors du Qālū balā et été testé, avant son arrivée au monde. C'est en fonction de ce test que sa vie terrestre a été déterminée. (A'rāf,172)

"Ton Seigneur tira sa descendance des reins d'Adam et les fit témoigner sur eux-mêmes : « Ne suis-Je pas votre Seigneur ? » Ils répondirent : « Certes. Nous en témoinons. ». Cela afin que vous ne disiez point, au jour de la résurrection : « Vraiment, nous en étions inconscients. ».

Selon la sincérité des individus, leur fin fond a été connu par Allah Cf. (Muhammad,30).

"Si Nous voulions Nous te les montrerions. Tu les reconnaîtrais certes à leurs traits; et tu les reconnaîtrais très certainement au ton de leur parler. Allah connaît bien vos actions."


B-5.  Et si je ne m'y intéresse pas ?

"Celui qui veut croit, et celui qui veut nie. Ensuite à Allah sera le retour." (Kahf, 29).


B-6 Serait-il juste de punir ceux qui n'ont pas rencontré l'islam ?

▪Allah ne juge personne sans lui avoir envoyé un messager, et nul ne porte la responsabilité d'autrui. (Isrā,15)

"Nous n'avons jamais puni [un peuple] avant de [lui] avoir envoyé un messager."

Tous les péchés peuvent être pardonnés sauf l'association d'autres divinités à Allah. (Nissā, 48)

"Certes Allah ne pardonne pas qu'on lui associe une chose. A part cela, il pardonne à qui il veut. Mais quiconque donne à Allah quelqu'associé commet un énorme péché."


B-7. Pourquoi me jugera-t-il ?

▪ Le choix du libre arbitre à été soumis à l'humanité, et elle l'a désiré. (Ahzāb, 72-3)

"Nous avions offert aux cieux, à la terre et aux montagnes la liberté d'actions. Ils se sont contenu de la porter, alors que l'homme l'a préférée et s'en est chargé; car il est outrancier et ignorant."

L'humanité est donc responsable de ses actions. (Qiyāmah, 36)

"L'homme pense-t-il qu'on le laissera sans obligation à observer ?"


B-8. Et s'il ne donnait pas cette opportunité du tout ?

"Allah fait ce qu'Il veut, questionne et n'est pas remis en question." (Anbiyā, 23)


B.9. Mais les gens suivent la religion de leurs ancêtres ?

"Et si leurs ancêtres se trompaient ?" (Baqārah, 170)


B-10. Et pour le sort des anciens ?

▪Des émissaires ont été envoyé à chaque nation. (Nahl, 10)

"Nous avons envoyé dans chaque communauté un messager, [pour leur dire] : "Adorez Allah et écartez-vous du rebelle. Allah en guida certains, mais il y en eut qui ont été destinés a l'égarement. Parcourez donc la terre, et regardez quelle fut la fin de ceux qui traitaient [Nos messagers] de menteurs."


B-11. Si chaque peuple a reçu des messagers, alors je peux choisir n'importe laquelle des religions ?

 "L'slam a été révélé afin d'être placé au-dessus de toutes les religions." (Fath, 28)

Même si chacun se complaît dans sa propre religion. (Rūm, 31-2)

"Revenez repentants vers Lui; craignez-le, accomplissez la sˁalāt et ne soyez pas parmi les associateurs, parmi ceux qui ont divisé leur religion et sont devenus des factions, chaque parti exultant de ce qu'il détenait."


B-12. Comment savons-nous qu'il y aura un compte, pourquoi cela ne se réalise pas ?

"Ne pense point qu'Allah soit inattentif à ce que font les injustes. Il leur accordera un délai jusqu'au jour où leurs regards se figeront." (Abraham, 42) "Ils te demandent de hâter le châtiment. Mais Allah ne manque jamais à sa parole." [3]. "Un jour auprès de ton Seigneur est comme mille ans de ce que vous comptez." (Hajj, 47)


B-13. Il existe de nombreuses branches et écoles sur le Coran, comment expliquer ces divergences ?

"Personne ne porte le fardeau d'autrui, celui qui a fait le bien le trouvera, celui qui a fait le mal le trouvera." (Isrā, 15)


B-14. Je soutiens que le Coran contient des erreurs, et ne suis pas d'accord avec ceux qui affirment le contraire :

"Celui qui veut croit, celui qui veut renie. Ensuite, tous seront ramenés à Allah." (Kahf, 29) "Il n'y a pas de contrainte à la foi." (Baqārah, 256)



C. L'analyse interne de ces quatorze  points :

Dans cette seconde partie nous allons développer chaque point et en montrer la pertinence interne. 


C-1. La nature religieuse innée est ressentie en chacun, et ne nécessite pas de preuve. Or une étude scientifique a révélé que ceux qui se disent athées craignent Allah [4].

C-2. L'impossibilité d'élaborer un modèle ou une théorie complète à été démontrée avec le théorème d'incomplétude de Gödel. Nous ne sommes donc pas susceptibles de contrecarrer et encercler les enseignement du Coran par une science certaine.



Aucune théorie ou aucun modèle scientifique ne peut être complètement vérifiable en soi-même.


C-3. Les notions du bien et du mal ne sont pas des vérités scientifiques. Le Coran les évalue selon leurs effets favorables ou défavorables (Baqārah, 255). Or, Allah étant au-dessus du temps, il est impossible qu'il se trompe sur un jugement. Le futur, le passé et le présent sont coexistants.



Futur, présent et passé étant coexistants pour lui, Allah ne peut pas faillir sur ce qui est le mieux pour l'homme.


C-4. Selon le Coran, Allah a interrogé nos âmes avant de nous donner corps. Selon nos réponses, le degré de bonté ou d'hostilité est apparu dès lors. Par conséquent, ce test a permis de nous envoyer sur Terre de façon adaptée à nos réactions individuelles.



Il est possible de détecter un mensonge dans les propos d'une personne. Lors du Qālū balā, le fond de chaque individu à été mis à nu. L'envoi sur Terre à été déterminée suivant cette réponse.


C-5. Rejeter une preuve sans se donner les moyens de la vérifier est illogique.



Rejeter un argument logique, sans en montrer une incohérence est un comportement irrationnel 


C-6. À plusieurs endroits, le Coran annonce que seul l'acte d'associer à Allah condamnera à demeurer en enfer. Or, la nature innée de chacun est encline au monothéisme, si ne fût l'éducation de parents inadaptée.

C-7. Notre ardent désir de liberté est une preuve palpable de notre envie de libre-arbitre. L'ordre à l'échelle macroscopique demeure une énigme vu que la physique quantique est strictement aveugle.




C-8. Allah étant indépendant du temps et à l'origine de tout, pourrait-il ètre jugé ? L'univers a, selon les acquis scientifiques, été créé en une fraction de seconde dans son entièreté, et ce depuis son origine jusqu'à son extinction. 

C-9. Le suivisme aveugle n'est pas un acte sensé.




C-10. Le fait que le Coran mentionne que les messagers étaient reniés, expliquerait leur apparente absence historique. Or, des croyances universelles communes à toute l'humanité montrent la cohérence de cette affirmation : création du couple originel d'argile, récit d'un déluge, oeuf cosmique, ...
 
C-11. La plupart des religions n'est pas autre chose que des recueils de croyances ancestrales. Ni l'hindouisme, ni le chintoisme, ni le bouddhisme, ni le judaïsme, les chamanisme ou animisme n'ont de vocation universelle. 

C-12. La véridicité des messagers est éprouvée par leurs prophéties qui doivent se réaliser. Dès lors que les prophéties sont avérées, l'annonce du jour du Jugement aussi étant une prophétie, la concrétisation des premières consolide la fiabilité de la dernière. Le jugement des injustes est cité comme une décision imparable d'Allah, ayant accordé le libre arbitre à l'humanité.

C-13. Le Coran incite à réfléchir, chacun étant responsable de ses propres actes. Par conséquent, les divergences d'obédiences ne constituent pas un justificatif recevable au déni du message.

C-14. Les arguments étant ainsi exposés, le Coran invite les fidèles à y prêter foi. Et interdit la conversion forcée. Ce qui est cohérent avec le don du libre arbitre. L'impossibilité de pouvoir humainement démontrer une théorie de façon complète est mathématiquement établie, vu qu'une théorie scientifiquement cohérente récursivement axiomatisable contiendra indéfiniment des énoncés qui n'y seront pas démontrables.



D. Le message du Coran ne se résume pas à ces points :

Nous avons traité de la construction logique structurale du Coran, afin d'en tester la consistance. Or, de fait, le contenu du Coran ne se résume pas à ça. En montrant que le Coran est cohérent sur le plan doctrinal lié à la foi en Allah et en le Coran, et que le contenu temporel et éthique y est soutenu de façon solide, sur le plan intra et extra coranique, nous avons choisi la voie la plus rapide pour cette analyse. 

Cependant, à maintes reprises le Coran incite à réfléchir [5], au raisonnement et au bon sens. Et en ce sens, l'approche présente prend tout son sens.

Le Coran suit cette démarche de façon soutenue du début à la fin. Nous lisons ainsi : "Si ceci provenait d'un autre Qu'Allah, vous y trouveriez maintes incohérences." (Nissā, 82). Dans d'autres articles, nous avons étudié la pertinence du Coran touchant respectivement la genèse du cosmos, de la terre, de la vie et de l'histoire humaine. Le sujet est donc vaste, et riche. Des millions d'érudits se sont penchés sur le livre depuis sa composition, et cela continue encore à notre époque. 



E. Analyse comparative :

Cette consistance interne peut sembler hasardeuse, mais en fait, une logique interne aussi puissante ne peut pas être une coïncidence. Citons quelques exemples afin de clarifier.


E.1. Dualisme Zoroastrien :

Selon la religion mazdéenne, il existe deux dieux, du bien et du mal. Ahura Mazda, dieu du bien, en s'interrogeant sur ce qu'il adviendrait si il était mauvais, par cette seule pensée aurait créé Ahriman, dieu du mal. Depuis lors, le bien et le mal seraient en lutte cosmique. Toujours selon le mazdéisme, finalement, Ahura Mazda vaincra Ahriman, et l'emprisonera, et le bien régnera de nouveau.

Or, cette doctrine souffre d'une inconsistance interne. En effet, soit Ahura Mazda connait le futur, et il n'a pas pu susciter Ahriman par erreur, soit il n'y a pas moyen de soutenir que dans le futur l'un ou l'autre aura le dessus. Cette incohérence montre la nature imaginaire de cette doctrine.


E.2. Un argument athée :

Souvent, des athées appuient leur refus de croire en Dieu, en affirmant que si il existe, il ne devrait pas exister de souffrance humaine.

Cet argument souffre d'une inconsistance logique. Pour renier Dieu, il faut revendiquer le libre arbitre. Et, le libre arbitre est la source de la méchanceté humaine. Ce qui implique de tolérer la souffrance qui en découle pour quiconque veut le libre arbitre. Il est donc incohérent d'utiliser cela pour renier la possibilité de l'existence de Dieu qui donne le libre arbitre aux humains. Soit on souhaite le libre arbitre et en tolère les conséquences terrestres, et cela ne constitue pas un argument contre l'existence de Dieu, soit on refuse le libre arbitre et il lui est impossible de choisir de refuser de croire en Dieu.


F. Conclusions : 

Lorsque nous nous arrêtons sur le degré de pertinence du Coran, il ressort que le livre présente une approche logique consistante, répondant à des questions existentielles et liées à la foi. Si cette approche ne constitue pas à ce stade une preuve formelle de la véracité du livre, elle implique néanmoins par la voie des lois implicites et explicites de la logique, la nécessité d'y prêter foi. Le fait de laisser libre le choix d'y prêter la foi ou non, consiste en une solution logique du premier ordre au sujet de l'interrogation sur la nécessité d'y croire. Cette réponse impliquant de ne pas devoir fournir de preuve vérifiable. Néanmoins, la menace de punir un individu qui le renierait sans en cerner le contenu, reconduit à la logique suivante : il est permis de nier le message, mais si celui-ci est nié sans en prouver l'incohérence, alors le négateur peut être puni. Ce qui élève le message du Coran d'un statut potentiel de sophsime au statut de vérité réfutable.

Nous avons souligné l'impossibilité épistémologique d'élaborer un modèle ou une théorie à la fois systématiquement vérifiable et complète, rendant toute réfutation scientifique du contenu temporel ou éthique du Coran irréalisable, tel que soutenu dans celui-ci. D'autres part, la structure caractéristique du livre et la polysémie de la plupart des mots qu'il emploie font qu'il est impossible d'y pointer une erreur ou une incohérence de manière concluante. De là il vient de nouveau le premier constat mais étant réadapté : il est permis d'y prêter foi ou non, mais à la condition d'assumer mériter la punition si le lecteur se trompe en niant son message, en tout ou en partie. Donc, le message demeure cohérent. Or, nier un message cohérent sans raison logique n'est pas logique, donc il doit logiquement y être prêté foi.

À cela, il pourra être objecté en soutenant qu'un message pouvant être compris différemment selon les époques et les attentes des lecteurs n'est pas pertinent. Cependant, le Coran ne se présente pas comme visant à enseigner les sciences, mais plutôt à inciter à la méditation et à la contemplation, soulignant l'incapacité humaine à élaborer une maîtrise absolue des savoirs. En ce sens, la démarche du Coran, s'affirmant émaner d'un être supérieur indifférent au temps demeure consistante sur le plan de la logique.

Terminons en considérant qu'une personne ne nie pas sa cohérence, mais soutienne qu'une autre religion est également logique, et extrapolons encore le raisonnement en mettant que cette autre religion soit incompatible avec le contenu du Coran. Que conclure dans ce cas ? Comme vu plus haut, le Coran ne nie pas l'existence des autres religions, ni leur possible attractivité (Rūm, 31-2). Or, un verset stipule que l'islam à été posé au-dessus des autres religions (Fath,28). Par conséquent, la logique suivante implique de faire passer son message au-dessus des autres, avec le même raisonnement que supra.

Pareillement sur la foi en l'existence de Allah. Il est souligné que cela est inscrit en l'Homme, dès sa naissance. Si donc celui-ci nie son existence, il se ment à soi-même car en fait il y croit. Pourtant, dire ne pas y croire tout en y croyant n'est pas logique, donc il y croit, tout court. Chacun l'expérimente en soi-même, tandis qu'une étude scientifique a montré que ceux qui se disent athées croient intimement en lui [4].











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[1] La conclusion épistémologique suivante est imparable : le Coran implique par la voie de la logique d'y prêter foi. La démonstration qu'aucun modèle ou aucune théorie récursivement axiomatisable ne peut être complet signifie qu'aucune des affirmations temporelles du Coran ne peut être démontrée être erronée de façon complètement vérifiable.

[2] Il n'y a pas de temps pour Allah, si il crée le temps. ll lui serait très simple de revenir en arrière et de légiférer sans erreur pour qu'il n'y ait pas d'erreur. Cependant, les règles du Coran sont présentées de façon modulables selon les situations.

[3] Un prophète est une personne qui prédit l'avenir. Ces annonces révélées par Allah doivent se concrétiser selon le verset qui affirme qu'Allah ne délaissera jamais sa parole. La réalisation des versets et des hadiths prophétisant la fin des temps impliquent que la croyance en la résurrection est logiquement  fondée.

[4] [click] Marjaana Lindeman, Bethany Heywood, Tapani Riekki, Tommi Makkonen. Atheists Become Emotionally Aroused When Daring God to Do Terrible Things. (January 2014) International Journal for the Psychology of Religion 24(2):124132 DOI: 10.1080/10508619.2013.771991

[5] (Āl-i İmrān, 7,79,191), (Nissā, 94), (An’ām, 98), (Yūnus, 100), (Ra'd, 28), (Hajj, 46), (Sa'd, 29), (Zukhruf, 3), (Zumar, 18), (Mu'min, 54), ...











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