jeudi 17 juillet 2014

XIV. Genèse de l'Univers Selon le Coran


I. Introduction :

Dans de nombreux passages, le Coran fait des descriptions sur la création du ciel et de la Terre, et des descriptions sur leurs devenirs[1]. Dans le présent article, nous allons faire une analyse systématique des versets du Coran qui parlent de la genèse. Nous organiserons notre article, en exposant les versets suivant un ordre cohérent, en nous arrêtant sur un verset à la fois.


II. Verset par Verset :

A. Ciel et terre initialement soudés mais séparés :

(Cor. XXI : 30-33) : « Ceux qui mécroient n’ont-ils pas vus que le ciel et la Terre étaient soudés en un seul tout et que Nous les avons tout de suite séparés ; Et à partir de l’eau Nous avons fait toute chose vivante. »

▪L'espace et la Terre formaient une masse compacte. Ils ont été séparés au commencement de la création.

▪Tabari rapporte[2] :

1. Selon ibn Abbas : "Le ciel et la terre étaient collés ensemble, et ont été séparés par le vide, le ciel est monté et la terre descendue." 

2. Selon Mujahid et Suddi : "Le ciel et la terre formaient une seule masse. Ils ont ensuite été séparés chacune en sept, et ont pris la forme de sept ciels et sept terres."



Au mur de Planck, l'espace et le temps s'évanouissent en une singularité d'un volume d'espace  d'un diamètre de10-35 m., mais qui contient tout l'espace physique et toute la matière que contient notre Univers actuel.


B. Les eaux primordiales avant la création du ciel et de la Terre :

(Cor. XI : 7) : « C’est Lui Qui a créé les cieux et la Terre en six périodes et sur les eaux s'étendait son Trône. »

▪L'espace est apparu sous une forme liquide[3] Ibn Kathir, Tafsīr al Qur'ān al Aīm. S.65, v12. (XIVeS)] avant d'être transformé sous son état actuel.

▪La densité de l'univers à en effet traversé une phase où elle coïncidait exactement avec la densité de l'eau à l'état liquide dans les minutes suivant sa création.

▪Certains astrophysiciens[4] soutiennent la thèse que l'espace-temps serait toujours un fluide, extrêmement visqueux.


C. Création avec puissance et décret, en un temps court comme un clignement de paupière :

(Cor. LV : 49-50) : « Nous avons certes créé toute chose avec puissance et décret. Et Notre ordre ne fut que comme un clignement de paupière. »

▪En un temps extrêmement court, tout à été créé, passé, présent et futur.


Transformations de Lorentz, et relativité du temps. L'univers entier s'est formé au moment du big bang en une fraction de seconde, et ce, jusqu'à son futur. 


D. Tout est créé par pairs :

(Cor. LI. 47) : « Et parmi toutes choses Nous avons formé des paires. Pleut-être vous rappellerez-vous ? »

▪Parmi toutes choses ont été créés des paires.


Les particules de matière fondamentales, leptons et quarks forment des paires de familles, comme illustré ci-dessus.



E. Création du Monde pour une durée fixée :

(Cor. XLVI : 3) : « Nous n’avons créé les cieux et la Terre que réellement et pour un terme fixé. »

▪Tout à été créé suivant une durée de vie limitée. Le moment venu, chaque objet sera détruit.

▪Chaque particule physique à une durée de vie limitée, qui a été fixée au moment de leur émergence.


La durée de vie des particules est fixée depuis le moment de leur création.


F. Création de l'espace avec puissance et par expansion :

(Cor. LI : 47-49) : « Et le ciel Nous l’avons bâti de Notre Puissance, et Nous en sommes l’Extenseur. »

▪Ibn Kathir[5] rapporte, d'après ibn Abbas, Mujahid, Qatadah, al Thawri et autres : "Ils ont été créés avec force et puissance", et "Les confins et recoins du ciel ont été éloignés aux loins, sans colonne, et il a pris sa forme actuelle".

▪L'Univers à été créé avec le déploiements d'une énorme puissance, et il s'étend actuellement.

▪Toute l'énergie qu'il contient se trouvait initialement confiné dans un volume d'espace  d'un diamètre de10-35 m.



L'univers s'étend depuis sa naissance, il était au commencement réduit à un volume inférieur à la taille d'un électron.


G. Extension de la trame du ciel par expansion et courbure locale du fait de la masse de la Terre :

(Cor. LXXIX : 27-33) : « Etes-vous plus ardu à créer ou bien le ciel ; qu’Il a pourtant construit ? Il a élevé son épaisseur et l'a lissé. Il a assombri sa nuit et a fait surgir son aube. Quant à la terre, après tout cela Il l’a ployée et lancée. Il a fait sortir d’elle son eau et son pâturage. Et les montagnes Il les ancra, pour votre jouissance à vous et à vos bestiaux. »

▪L'Univers est homogène et plat, il s'est agrandi, et la lumière a été libérée.

▪Le ciel a été lissé (سَوَّاهَا) pendant qu'il était étendu, et la Terre s'est formée en pliant[6] cet espace (دَحَاهَا)  comme si elle se creusait dans le ciel.

▪L'eau s'est séparée des roches en fusion et est remontée en surface pendant la formation de la Terre, étant ainsi retirée de la Terre comme décrit dans ce passage, le relief s'est formé par la suite, sous l'effet de la tectonique des plaques générée par ces eaux. La vie ayant à son tour pris forme, comme décrit ici.



L'espace était lisse, et il a été courbé par la masse des objets qui s'y sont formés. La Terre a ensuite été formée au gré des collisions d'asteroides.


H. Création de la Terre en quatre périodes :

(Cor. XLI : 9-12) : « Dis : ‘ Renierez-vous Celui Qui a créé la terre en deux périodes, et Lui donnerez-vous des égaux ? Tel est le Seigneur de l’Univers. C’est Lui qui a mis  dedans des ancrages par le dessus, l’a bénie, et lui assigna ses provisions au terme de quatre périodes, pour ceux qui t’interrogent. Il S’est de même établi au ciel qui était en fumée et lui dit, ainsi qu’à la Terre : ‘Venez tous deux, bon gré, mal gré’. Tous deux dirent : ‘Nous venons tout obéissants’. Il décréta d’en faire sept cieux en deux périodes et révéla à chaque ciel sa fonction. Et Nous avons décoré le ciel terrien (le premier ciel) de lampes (les étoiles) et l’avons protégé. »

▪Ce passage décrit les phases de la séparation du ciel et de la Terre.

▪ La formation de la Terre a nécessité deux générations d'étoiles, de population II  (vers 11 milliards d'années) et de population I (vers 9 milliards d'années). Deux phases de da création nécessaires pour la formation de la matière qui servira à la formation de la Terre.

▪Plusieurs passages du Coran mentionnent la création des cieux et de la Terre en 6 périodes, comme (Cor. VII, 54), ( Cor. L, 38).

▪Le passage (Cor. 41, 9-12) ne dit pas que le ciel est inexistant au commencement, mais qu'au moment où l'eau à permis au relief de se former, le ciel était enfumé. Or le verset (Cor. 21, 30) affirme que dès le commencement, le ciel et la terre formaient une seule masse, mais ont été séparés.

(Cor. 21:30) : "Ceux qui ont mécru, ne voient-ils pas que les cieux et la terre formaient une masse compacte ? Ensuite Nous les avons séparés et de l'eau nous fîmes toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas ?"

▪Le dit passage fait une description des étapes ayant conduit la terre à prendre forme. Concrètement la matière qui va constituer la Terre a commencé à se former dès les premières minutes de la création de l'univers, entre l'ère hadronique et l'époque de la nuccléosynthèse primordiale. 

▪Soulignons la correspondance chronologique de l'âge de la Terre qui est de 4,54 × 109 ans ± 1 % milliards d'années, à 2/6 de l'âge de l'univers, qui est de 13,75 milliards d'années, sachant que les six jours de la création dont quatre conduisant à la formation de la Terre signifient des durées de temps à l'échelle Divine.

▪La confusion vient de la mention de l'état en fumée du ciel au moment où la Terre est formée. Or, vers 9,16 milliards d'années après le big bang, voir vidéo infra, cela est exact. Puisque à cette date, les étoiles explosaient massivement.



L'univers au moment de la formation de la Terre, se transforma en poussières, suite à l'explosion massive des étoiles de deuxième génération. Vers 9,16 milliards d'années après le big bang, l'univers se trouve ainsi, tel que décrit dans ce verset "en fumée". La simulation supra montre cet état en fumée à cette époque vers 9,16 milliards d'années après le big bang.


I. Sept ciels superposés et sept Terres semblable à la nôtre :

(Cor. 65, 12) : « Allah qui a créé sept cieux et de la terre leurs semblables. Entre eux [Son] commandement descend, afin que vous sachiez qu'Allah est en vérité Omnipotent et qu'Allah a embrassé toute chose de [Son] savoir. »

▪Il y a d'autres cieux, avec des Terres comme la nôtre, avec des hommes qui y reçoivent des révélations.

▪Il est possible d'organiser l'univers selon un modèle géocentré sur le système solaire en sept niveaux : 1°- la Voie Lactée, 10exp5 années-lumière ; 2°- le groupe de galaxies local, 10exp6 années-lumière ; 3°- l’Amas de la Vierge, 10exp7 années-lumière ; 4°- Super Amas Laniaeika, 10exp8 années-lumière ; 5°- les grandes structures, 10exp9 années-lumière –avec les vides intergalactiques- ; 6°- l’univers visible dans son ensemble, 10exp10 années-lumière et 7°- l’au-delà de la barrière du temps de Planck limitant l’espace observable vers 13.000.000.000 d’années lumières, date de la création de tout l’Univers.

▪Abdallah ibn Abbas rapporte, au sujet de ce verset, selon ibn Kathir[7], suivant un hadith authentifié selon Bayhaqi, qu'il existe sept terres comme la nôtre, avec sur chacune un Abraham.

▪Qatada rapporte de même selon Tabari[78 au sujet de ce verset : "Allah a créé sept cieux et sept terres, et à créé des êtres vivants dans ceux-là. Il envoie des instructions à tous ceux-là et règne sur tous."


Selon une extension plausible des conséquences de la physique quantique, il est probable que l'univers ait emprunté de multiples chemins distincts en parallèle.


J. Pas de faille dans la création :

(Cor. L : 6) : « N’ont-ils pas observé le ciel au-dessus d’eux, comme Nous l’avons bâti et embelli ; et comme il est sans fissure. »

▪L'Univers est isotrope et harmonieux à très grande échelle.

▪Il n'y a aucune direction privilégiée susceptible d'en déchirer la trame.


Cliché de l'espace pris par le satellite Hubble. On trouve un environnement extrêmement peuplé à cette échelle. Tel les atomes composant la matière, à l'échelle cosmique, les étoiles semblent former un objet uniforme.


K. Etoile qui perce :

(Cor. LXXXVI : 1-3) : « Par le ciel et par la voie. Qui te dira ce qu’est la voie ? C’est une étoile qui perce. »

▪Il existe des étoiles qui percent le ciel et ouvrent un passage vers un autre endroit. Ils se transforment en trous noirs.


Lorsqu'un seuil critique est atteint, la matière de certaines étoiles s'effondre et forme un trou gravitationnel dans la trame de l'espace-temps.


L. Impossibilité à s'échapper de l'espace :

(Cor. LV : 33-38) : « Oh ! Peuples de djinns et d’humains ! Si vous pouvez traverser les domaines du ciel et de la Terre, alors faites-le. Mais vous ne pourrez en sortir qu’avec une autorité. Lequel des bienfaits de Votre Seigneur nierez-vous ? Il sera alors lancé contre vous un jet de feu et de fumée. Et vous ne serez pas secourus. Puis quand le ciel se déchirera et sera rouge écarlate comme du cuir rouge. »

▪Selon ce verset, les Hommes chercheront à fuir l'univers avant sa destruction, mais en seront empêchés par une armée céleste.

▪Du fait de l'expansion de l'univers et sa courbure, et du fait de ses dimensions défiant la raison, il est physiquement impossible d'en sortir en le parcourant de part en part. Dans l'hypothèse d'une tentative ultime de se cacher dans un trou noir, les voyageurs seraient confrontés à un mur de feu à l'horizon des événements.


La courbure de l'espace-temps emprisonne tout voyage à très long terme à l'intérieur de notre Univers, replié sur lui-même.


M. La fin du monde pèse dans les cieux :

(Cor. VII : 187) : « Ils t’interrogent au sujet de l’Heure : - Quand arrivera-t-elle ? - ; Dis : - Seul Mon Seigneur en a connaissance. Elle pèse lourd dans les cieux et la Terre. Elle ne viendra à vous que soudainement. »

▪Selon la densité de la matière, et sa topologie, la fin de l'univers sera plus ou moins éloignée.

▪La gravitation pousse tous les objets à collisionner, mais la force d'expansion la contrecarre.



N. Soleil qui gonfle, étoiles ternes et ciel écorché :

(Cor. LXXXI : 1) : « Quand le soleil gonflera, et que les étoiles deviendront ternes. Et le ciel écorché. »

▪Le soleil gonflera comme un ballon, et se transformera en une géante rouge et les étoiles ornant le ciel perdront de leur éclat. Finalement la matière sera dispersée laissant l'espace nu.


Vue artistique du ciel depuis la Terre quand le soleil deviendra une géante rouge, ainsi que la plupart des étoiles de la Voie Lactée.


▪Les galaxies s'éloigneront de plus en plus vite, étant finalement arrachés à notre vue, les étoiles de la galaxie perdant à leurs tours leur éclat.


Les galaxies lointaines s'éloigneront à une vitesse de plus en plus grande, et le ciel observable sera écorché.


O. Le ciel qui oscille et les montagnes qui se désagregent :

(Cor. LII : 9-10) : "Le jour où le ciel sera violemment secoué, et les montagnes se mettront en marche."

Cette description évoque une onde gravitationnelle traversant le système solaire. Si un pulsar ou une catastrophe similaire à lieu dans la région de notre galaxie, ce serait une catastrophe parmi les pires que nous puissions imaginer.



Illustration artistique de frondes d'ondes gravitationnelles.


P. Etoiles effacées, ciel fendu :

(Cor. LXXVII : 8-10) : « Quand donc les étoiles seront effacées, et que le ciel sera fendu, et les montagnes pulvérisées. »

▪Les étoiles s'éteignant s'effaceront, et se sépareront laissant l'espace les éloigner les unes des autres.


Q. Ciel qui s'entre ouvre et présente des portes :

(Cor. LXXVIII : 18-19) : « Le jour où l’on soufflera dans la Trompe vous viendrez par troupes, le ciel s’ouvrira et présentera des portes. »

▪Le ciel s'ouvrira, laissant place à d'innombrables trou noirs.


R. Ciels roulés comme des rouleaux :

(Cor. XXI : 104) : « Et le jour ou Nous plierons le ciel, comme on plie les rouleaux des livres. Comme Nous avons commencé la création Nous la rendrons. »

▪Les galaxies se replieront comme des rouleaux de papyri. Elles seront elliptiques et s'enrouleront les unes autour des autres de proche en proche.


Les glaxies vont collisioner de proche en proche par groupes, tels des rouleaux de papyrus. De même, les galaxies barrées ou irrégulières se resserent en sprirale tel un rouleau de longues pages.


S. Ciel qui se déchire :

(Cor. LXXXIV : 1) : « Quand le ciel se déchirera. »

▪Les amas de galaxies fusionneront par endroit et seront dispersés à grande vitesse. Toute la matière contenue dans l'univers se dispersera dans le Grand Déchirement, dans 3,7 milliards d'années*.


T. Ciel rompu et étoiles dispersées en poussières :

(Cor. LXXII : 1-2) : « Quand le ciel se rompra, et que les étoiles se disperseront en poussière. »

▪Les étoiles finiront en poussières.


Supernava dispersant une étoile en poussières.


U . Échelle de temps Divin : 

(Cor., 22:45) : « Ils te demandent de hâter [l'arrivée] du châtiment. Jamais Dieu ne manquera à Sa promesse. Cependant, un jour auprès de ton Seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez.  »

▪L'univers à été créé en un fragment de seconde, depuis le big bang jusqu'au futur qui nous attend. Or, l'écoulement du temps est ralenti pour nous qui nous y trouvons enfermés.

▪Or, l'échelle du temps cosmique se compte par milliards d'années. Et si les descriptions de la destruction des étoiles etc semble lointain pour nous, c'est relatif à notre propre perception du temps. Ici l'expression mille ans signifie "très longue durée".


V. Devenez pierre ou fer :

(Cor. XVII : 49-51) : « Ils disent : - ‘Est-ce qu’une fois que nous serons devenus ossements et poussière nous serions vraiment créés de nouveau ?’ Dis-leur : -Devenez pierre, ou fer. Ou ce qui croît en vos poitrines (ce que vous concevez d’autre). »

▪Lorsqu'un corps enterré se transforme en terre, si il s'écoule un temps suffisamment long, ils se trouve compressé sous les nouveaux sédiments des couches supérieures, et peut se transformer en pierre.

▪Si les protons ont une durée de vie suffisamment longue, toute la matière contenue dans l'univers se transformera en atomes de fer au bout d'un temps de l'ordre de 101500 années. Pour le moment, les expériences montrent que la durée de vie d'un proton est en tout cas supérieur à 5,9 ×  1033 ans.


Si un temps suffisamment long s'écoule après la mort d'un organisme vivant, il est recouvert par des sédiments et soumis à de fortes pressions, et se transforme en roche sédimentaire.



Le fer est l'état le plus stable de la matière et du tableau périodique élémentaire.



III. Éclaircissement sur certains points : 

A. Le Coran situe-t-il la création de la Terre avant celle du ciel ?  

Le Coran se contredit-il sur le sujet de l'ordre de la création du ciel et de la terre ? Comment comprendre les deux passages suivants : (Cor. LXXIX, 27-33) & (Cor. LI, 9-12). ?

▪Nous avons montré plus haut que le passage (Cor. LI, 9-12) ne dit pas que le ciel est inexistant au commencement. Puisque le verset (Cor. XXI, 30) affirme que dès le commencement, le ciel et la terre formaient une seule masse, mais ont été séparés.

▪Le dit passage fait une description des étapes ayant conduit la terre à prendre forme. Nous avons soulevé la coïncidence chronologique de l'âge de la Terre qui est de 4,6 milliards d'années, à 4/6 de l'âge de l'univers, qui est de 13,8 milliards d'années. Et avons expliqué que les six jours de la création dont quatre conduisant à la formation de la Terre signifient des durées de temps à l'échelle Divine.

▪La confusion vient de la mention de l'état en fumée du ciel au moment où la Terre est formée. Or, 9,1 milliards d'années après le big bang, comme expliqué plus haut, cela est exact. Puisque à cette date, les étoiles explosaient massivement, comme nous pouvons le constater sur la vidéo présentée en haut.

▪Par ailleurs, la fin du passage (Cor. LI, 9-12) parle de l'appel par Dieu du ciel et de la terre à cette date, or, une accélération de l'expansion de l'univers est relevée précisément à cette période.


B. Les sept cieux font-ils allusion aux planètes suivant le modèle de Ptolemée ?

Une erreur historico-critique consiste à penser que les sept cieux du Coran feraient allusion aux planètes suivant le modèle de  Ptolemée.


Ci-dessus, une illustration d'un manuscrit persan datant de 1808, d'un savan musulman nommé Muhammad Refi Khân. 
Y sont représentés les sept terres et les sept ciels respectifs suivant les descriptions du Coran. 

(Bnf, Munuscrits suppl. persan 1030 ff. 33v-36.)

▪Les exégètes médiévaux mentionnent sept ciels et sept terres distincts. Dont notre terre et notre ciel sont un seul exemplaire, comme souligné plus haut.

▪Par ailleurs, le modèle de Ptolemée est incompatible avec le Coran, qui situe les étoiles dans le ciel terrien, le premier ciel : « Et nous fimes des étoiles un décor du premier ciel. » (Cor, XLI, 12).

▪Chaque ciel est séparé des autres par des portes infranchissables : « Et même si Nous ouvrions pour eux une porte du ciel, et qu'ils pussent y monter, ils diraient : "Vraiment nos yeux sont voilés. Mais plutôt, nous sommes des gens envoutés". » (Cor. XV, 14-15).


C. Le Coran décrit-il la terre comme plate ?

Le Coran emploie pour désigner la terre le mot ارض, qui signifie l'idée de ce qui se trouve sous les yeux. La traduction de ce terme en français induit un biais sémantique qui fait penser à un lecteur francophone moderne que le Coran parle de la Terre comme d'une planète. Ceci est évidemment un anachronisme.

▪Le Coran n'emploie pas de terme décrivant la terre comme une planète, mais en parle en tant que ce qui en est visible sous les yeux.

▪Par contre, il y a des passages qui suggèrent qu'elle n'est pas plate mais arondie.

▪Un article à été rédigé ici, pour traiter de la question de la forme de la Terre selon le Coran.






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[1] L'emploi du terme سماء pour l'espace extérieur à la Terre signale l'idée de ce qui est situé loin, en hauteur. Tandis que le terme ارض servant à qualifier la Terre, il signifie ce qui est présent là, sous les yeux. 

[2]  Tabari, Al ǧāmi'ul Bayān. S.21, v30. (XeS)

[3]  https://home.cern/fr/news/press-release/cern/lhc-experiments-bring-new-insight-primordial-universe



[5] Ibn Kathir, Tafsīr al Qur'ān al Aīm. S.51, v47. (XIVeS)

[6] Ibn Kathir, Tafsīr al Qur'ān al Aīm. S.65, v12. (XIVeS)


[7] Dans Lissan Al 'Arab la rubrique دح est très étoffée voici un survol au sujet du sens de ce terme coranique. 

1. Daħw : 1. Daħa première personne. Daħāut, yad'ħū inf. N. daħū Il étendit; étendre vers l'extérieur ou au loin; élargir ou étendre une chose; et, quand on mentionne Dieu et la terre; on lit également daħā. A la première personne cela donne daħaitu. yad’ħā inf. n. daħā : ou Il (Dieu) fit la Terre large, ou ample; comme expliqué par une arabe du désert : quand on mentionne une autruche on comprend qu'elle étend ou élargit avec sa patte, ou jambe, le lieu où elle dépose ses œufs. yad’ħū, inf. n. daħwu et aussi daǧa. (Vous dites, daħāha Il la compressa; comme vous dites aussi, d'ħaǧaha.) Aussi il lança, ou jeta, et pousserpropulsé, retirer de sa place -une pierre, avec sa main. On dit aussi, de celui qui joue avec des noix, "abidil madd'ħa wa ad'ħuhu", ce qui signifie "Prendre une grande distance, et) [les] lancer". (Voir aussi mid'ħat, en deux endroits. Et d'un torrent on dit "d'ħaha bilbat’ħai" Il se lance (sur la douce terre et les galets dans son cours; ou les fait circuler avec lui). Et de la pluie, on dit : "d'ħaha Al ħissa an waǧ’hil Ardˁi" : "Elle fait circuler les galets sur la surface de la terre"; ou "les a fait bouger". (Voir aussi daħa, dans l'article suivant.) Et "ald'ħahwu bilħiǧarati" signifie aussi Le rival, [contre son rival], au lancer de pierres, essayant de le surpasser (en faisant ainsi); et aussi al-Midaħath (inf. n- de daħā). ("Ta marra yad’ħū" inf.n. daħāw dit d'un cheval : "Il vint s'élançant avec ses pattes de devant sans trop relever ses sabots du sol". "daħa'l batxan" : Le ventre était, ou devint, large, et pendant; et Indaħā : "(le ventre) était, ou devin large, ou distendu". Les deux signifient que (le ventre) se gonfla, ou s'enfla, ou grossit, et pend, à cause du gras ou d'une maladie; on dit aussi D'ħau et Indaħ (voir à l'art. dūħ.)


2. Mad’ħan voir ud’ħiyy : Mid’ħat : Une chose en bois avec laquelle un enfant marche (yudu’ħa), et laquelle, passée sur le sol, balaie tout ce qui vient contre elleUn jeu auqeul les habitants de la Mecque jouaient : "El-Asadi la décrire ainsi : Almadaħiyy et Almasadiyy signifient des pierres comme (le petit gâteau de pain rond appelé) qursathselon la taille du trou qui est percé, et élargi un petit peu : ils lancent ensuite les pierres (yad’ħūna biha) vers le trou, et si la pierre y tombe, la personne gagne; mais sinon, elle est vaincue : on dit d'elle yad’hu et yasdu quand elle lance les pierres (Iza d'ħaħaha) du sol vers le trou : et le trou est appelé ud'hiyyath. (Selon Freytag, l'autorité de Diwan El-Hudħaliyin, une chose ronde faite de plomb, par le lancement de laquelle les gens concourent à atteindre un trou.).. Pour Almad'ħuwwath et almad’ħiyyath voir à l'article Daħin.

[8] Tabari, Al ǧāmi'ul Bayān. S.65, v12. (XeS)

David N. Spergel et al., « Wilkinson Microwave Anisotropy Probe (WMAP) Three Year Results: Implications for Cosmology », Astrophysical Journal Suppl., vol. 170, no 377,‎ 2007.

1 commentaire:

  1. Salam Aleikoum.

    Concernant les sept cieux je trouve que la réponse n'est pas assez précise...

    Voici l’ambiguïté telle qu'elle circule souvent sur internet :

    « Le Coran parle de sept cieux dans la Sourate 67-3 « Celui qui a créé sept cieux, posés les uns sur les autres, sans que tu voies de faille en la création du très miséricordieux » et également dans Sourate 23-17, S. 71-15 et S.78-12... Le Coran semble tenir pour acquis l’existence de sept cieux. En fait, les sept cieux sont empruntés directement à un texte de Platon, du IVème siècle avant JC (Timée /37c-38d) : « Dieu fit naître le soleil, la lune et les 5 autres astres, qu'on appelle planètes, pour les distinguer et conserver les nombres du temps. Après avoir formé le corps de chacun d'eux, le dieu les plaça, au nombre de 7, dans les sept orbites. » La croyance en sept cieux est restée d'actualité pendant plus de 2000 ans. Kepler y a également souscrit au XVIIème siècle. Elle est erronée, mais le Coran la reprend car elle correspond aux connaissances du VIIème siècle. »

    « Le ciel serait constitué de sept cieux (Sourate 67,3 ; Sourate 71, 15-16) : c'est faux. Il s'agit d'une croyance qui provient de Platon et qui a été reprise par les mouvements gnostiques des II au VIe siècles. Mais le ciel n'est pas structuré en sept cieux. Cela provient de l'interprétation mystique de Platon qui a imaginé cela en raison de l'existence des 7 uniques astres que l'on voit se déplacer à l'œil nu dans un ciel immobile : le Soleil, la lune, Mars, Mercure, Vénus, Jupiter, et Saturne. »

    « L'univers se compose de centaines de milliards de galaxies, chacune contenant des centaines de milliards d'étoiles. Le Coran affirme qu'au-delà de notre ciel qui contient les étoiles, il existe six autres cieux. Le mythe des sept cieux était une idée répandue au Moyen-Orient à l'époque où le Coran a été récité pour la première fois. »

    12. Allah qui a créé sept cieux et autant de terres. Entre eux [Son] commandement descend, afin que vous sachiez qu'Allah est en vérité Omnipotent et qu'Allah a embrassé toute chose de [Son] savoir.

    « Ce nombre, comme celui des sept cieux, pourrait provenir d'un malentendu ou d'une interprétation autochtone de la mythologie de l'Antiquité classique selon laquelle il y avait sept planètes en mouvement (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, le soleil et la lune). Le nombre sept ne correspond toutefois pas aux découvertes des astronomes modernes, qui savent qu'il existe huit planètes ordinaires et cinq planètes naines, soit un total de treize dans notre système solaire. L'astronomie moderne a également découvert plusieurs milliers de planètes dans d'autres systèmes solaires et les cosmologistes estiment que des centaines de milliards d'étoiles et de planètes existent dans l'univers en général. »

    Comment réfuter cela ?

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